En cette fête de l’amour, prenons soin de nos sans-abris intérieurs

En cette fête de l’amour il est facile de penser à la belle soirée que je vais passer avec mon amoureuse. Si je suis célibataire, je peux peut-être penser à une belle journée du passé qui fut magnifique.

L’amour c’est si magique, non ?

Mais en cette journée de l’amour, il y a ces sans-abris. Vous savez ceux qui mendient pour avoir de l’attention, un peu d’argent, un peu de nourriture. Ces personnes que l’on croisent parfois pas très bien habillées et pas toujours bien lavées.

Certaines sont plus discrètes, demeurant en retrait, espérant dans leur for intérieur (je présume) que nous les apercevront et que nous daignerons leur donner un peu d’attention, et peut-être même un peu plus.

Y en a d’autres qui sont plus envahissantes, se dressant devant nous sur le trottoir alors que nous marchons d’un pas décidé, perdu dans nos pensées. C’est presqu’une forme d’agression tellement elles entrent dans notre bulle.

En cette journée de l’amour où il se peut que mon réflexe soit de me tourner vers l’autre afin de célébrer, de me tourner vers l’autre afin d’être aimé, n’est-ce pas aussi le bon moment pour me tourner vers les sans-abris ?

Ceux qui sont là au fond de moi, ceux qui me hantent depuis si longtemps.

Tu sais, ces parties de moi que je n’écoute pas, que je traite avec dégoût et avec lesquelles je ne souhaite pas entretenir de relation.

Il se peut que j’en sois inconscient, il se peut aussi que je sois dans le déni.

Certaines parties de moi sont plus douces. Elles se tiennent en retrait attendant que je veuille bien m’en occuper. Elles fonctionnent du mieux qu’elles peuvent pour ne pas trop entraver ma route.

D’autres sont plus criardes. Elles prennent plus de place, elles me sautent au visage au moment où je m’en attend le moins. Elle surgissent sans crier garde pendant que j’avance d’un pas décidé, perdu dans mes pensées. M’agressant au passage, et agressant trop souvent mon interlocuteurs à la recherche d’un espace, d’un peu d’écoute.

Ces parties de moi mal aimées, non écoutées, sont mes sans-abris. Elles ont besoin d’attention, d’amour, de chaleur humaine, d’acceptation et de réconfort. Elles ont besoin de savoir que quelqu’un est disponible et à l’écoute.

En cette journée de l’amour, je prends soin de mes sans-abris, car ainsi, je serai à mieux de prendre soin de ce besoin d’amour qui m’habite. En prenant soin de ces parties de moi, je m’occupe de moi, et je m’amène à l’autre pas mal moins affamé et plus apte à contribuer.

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